Le 7 octobre prochain, D8 remplacera officiellement Direct 8 sur la TNT. Pour faire la promotion de ce lancement, la chaîne lance une vaste campagne de publicité avec ses têtes d’affiche, notamment Laurence Ferrari, Guy Lagache, Daphné Roulier et Cyril Hanouna. Cette campagne met également en avant des personnages de fiction car le cinéma et les séries ont une place de choix dans la grille de programmes de la chaîne. Si Publicis, une agence renommée et expérimentée dans ce domaine, est à l’initiative de la campagne, les défauts visuels et mercatiques font pourtant tâche !

Avec cette campagne, le groupe Canal + tend démontrer toute sa force et faire tout de suite la différence. Le ton est clair : donner une dimension haut de gamme, limite bobo, sur un ton humoristique et positif. Pourtant, à mon sens, cette campagne est clairement ratée !

Un message peu clair, entre inutile et ridicule

La campagne d’affichage commence par une légende débutant par « Moi (nom), je jure… » qui accompagne chaque image. Qui a eu cette idée grotesque ? Jurer n’est pas sans conséquences. C’est un message fort qui peut être mal interprété. Pour certaines tendances religieuses, le fait de jurer a un impact dépréciatif et s’il y a bien un lieu où jurer n’est pas du meilleur des genres, c’est dans l’audiovisuel.

Par ailleurs, la chaine se veut honnête et humoristique, mais le fait de jurer renvoie à quelque chose de négatif : le procès, la culpabilité, les accusations avant même que la chaine soit lancée.

Au-delà de cela, la phrase est beaucoup trop longue. Elle fait 3 à 4 lignes selon l’image. Du coup, le message ne passe pas car la lecture est plus compliquée. Je ne vous explique pas la difficulté dans la pratique lors de la phase de street marketing où la publicité est en rotation avec d’autres affiches. L’impact est affaibli et illisible, ce qui rend la publicité peu claire et finalement chiante.

Enfin, au-dessus du logo, quelle est réellement la signature de la chaine ? Est-ce de l’humour ou de la stupidité ? Les termes ont été choisis en 30 minutes lors d’une réunion de brainstorming un jeudi matin ? Pour exemple : « Parler de tout sinon rien ». C’est nul. Pire encore : « Divertir ou périr ». Là, c’est carrément ridicule, tant dans le choix des mots que dans l’impact que cela peut provoquer au téléspectateur. On est l’impression qu’il s’agit d’une campagne publicitaire pour une petite chaine du câble.

Quelques points positifs : le logo, la signature

Heureusement, tout n’est pas négatif : le message « D8, la nouvelle grande chaine » est facilement visible, ce qui permet de lier directement l’image à la chaine. C’est le souhait de Canal + et sur ce plan, c’est réussi. Cette signature reste tout de même très standard, peu originale, mais l’impact est présent.

Par ailleurs, le logo modernise clairement la chaine, anciennement nommée Direct 8. Il est noir, évoquant le luxe, la sobriété et le moderne. La lumière au-dessus du logo indique que la chaine va vous éclairer sur des points de vue, vous informer, vous apporter quelque chose.

Globalement, espérons que les programmes diffusés sur la chaine soient de meilleure qualité que leur campagne publicitaire, sinon le téléspectateur risquerait de s’ennuyer !

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Written by Alexandre Rocourt
Spécialisé en management de la communication et des médias, passionné par le web et les nouvelles technologies.