Spotify change sa stratégie pour se recentrer sur le payant
Le modèle gratuit de la musique en ligne tend progressivement à montrer ses limites. Les maisons de disques font de plus en plus pression sur les services de musique en streaming pour proposer des offres payantes au détriment de la gratuité en échange de la publicité. Spotify, l’un des services de diffusion de musique en continu les plus populaires, en fait clairement les frais. En effet, le site vient de réduire considérablement les possibilités d’écoute des utilisateurs gratuits car l’offre payant n’était pas assez différenciante, pas suffisamment avantageuse sur le gratuit.
Pourtant, le service d’abonnement payant compte déjà plus d’un million d’abonnés ayant souscrit à un des deux abonnements proposés, soit 4,99 euros et 9,99 euros par mois, soit 10 % des utilisateurs de la plateforme. Les abonnements ont représenté un chiffre d’affaires de 14,6 millions d’euros en France en 2010, en hausse de 60% sur un an, et le streaming financé par la publicité a lui rapporté 9,8 millions d’euros.
Selon Pascal Nègre, PDG d’Universal Music, ces plateformes ont l’obligation de « dégrader » leurs offres gratuites pour inciter leurs utilisateurs à s’abonner. Quelle stratégie ? Et bien, Monsieur Nègre, cette stratégie va très certainement motiver à nouveau les utilisateurs à télécharger de façon illégale. Il ne faut pas avoir fait polytechnique pour se rendre à l’évidence que l’orientation à prendre n’est pas de rogner le gratuit (financé par la publicité), mais plutôt de proposer des formules d’abonnement réellement attrayantes !
Après avoir multiplié les spots publicitaires entre les chansons, le site vient de mettre en place de nouvelles conditions d’écoute pour les utilisateurs gratuits. Par exemple, après six mois d’ancienneté pour les nouveaux utilisateurs, l’utilisation gratuite du site sera limitée à 10 heures par mois au lieu de 20. En outre, le même morceau ne pourra être joué que 5 fois alors que cela était illimité auparavant. Pour les anciens membres, ces limitations seront appliquées le 1er mai prochain. Plutôt que d’inciter les utilisateurs à s’inscrire, cela va plutôt les motiver à quitter la plateforme !
Face à cela, Deezer a très certainement une opportunité stratégie à entreprendre sachant qu’en France, sur les 600 000 abonnés à des services de musique en ligne à la fin 2010, 500 000 étaient déjà des clients de Deezer.
En plus de ces restrictions, Spotify a dû accepter d’augmenter la somme payée aux labels en échange d’une licence pour les Etats-Unis. Après, il ne faudra pas se plaindre si le fléau du téléchargement illégal continue à s’accroitre…
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