Est-ce la fin du SMS avec l’essor des applications de messagerie instantanée ?

Depuis l’essor du mobile dans le monde, les SMS constituent une stratégie marketing et un revenu financier indéniable pour les opérateurs téléphoniques. Cependant, face à la modernité, la croissance de l’internet mobile et la venue d’applications de messageries instantanées comme What’s App sur les cellulaires, cela suppose le déclin progressif, voire la mort annoncée du SMS.

Vers la fin du SMS

Les applications pour smartphones dédiées à la messagerie sont en plein essor. What’s App figure comme le leader dans le secteur. Skype, Snapchat et BlackBerry Messenger font partie du top 5. What’s App permet notamment d’échanger gratuitement des messages, des images ou de courtes séquences vidéos.

Selon l’analyste Benedict Evans, What’s App génère plus de 10 milliards de messages par jour, contre 20 milliards pour les SMS. Si on ajoute les autres outils d’échange, la barre des 50 milliards de messages quotidiens sera dépassée en 2014, ce qui va indirectement provoquer le déclin des SMS. L’atout principal : les apps n’ont pas de limite de frontières, elles permettent d’obtenir une messagerie instantanée peu coûteuse et elles donnent la possibilité de diffuser plusieurs types de contenus. Face à cette tendance, le SMS serait donc en déclin progressif pour être quasiment inutilisé dans les 5 à 10 prochaines années.

What’s App, l’application de référence

What’s App est probablement l’application qui va faire le plus de mal aux SMS. Avec 430 millions d’utilisateurs actifs, l’outil est en pleine croissance et pourrait frôler le milliard d’utilisateur dans les 2 ans.

Le modèle économique de What’s App est simple : le service multiplateforme est gratuit et n’est pas financé par la publicité. Au bout d’un an, l’utilisateur doit prendre un abonnement facturé de moins d’un dollar par an. Cette concurrence ne fait pas le bonheur des opérateurs téléphoniques qui facturent encore l’envoi de SMS.

WhatsApp-Messenger-for-Symbian

Le déclin logique du SMS

La fin du SMS est la suite logique à la modernité et le développement du web sur mobile. Free l’avait bien compris en intégrant les SMS illimités dans l’ensemble de ses forfaits low cost. Selon moi, Xavier Niel savait déjà à l’époque que le SMS représentait une technologie du passé et que l’enjeu de l’avenir serait la Data, soit la communication via le web mobile. Intégrer le SMS illimité dans les offres Free n’est donc qu’une stratégie d’investissement en récupérant des consommateurs de SMS qui vont progressivement passer à la messagerie instantanée par le Web.

Ce déclin se confirme. Selon le cabinet Ovum, les opérateurs téléphoniques dans le monde auraient vu leurs recettes baisser de 23 milliards de dollars en 2012, 32,6 milliards en 2013, bientôt 54 milliards de dollars en 2016 et 86 milliards en 2020 à cause du passage du SMS à la web app.

Le SMS n’est pas mort

Le SMS n’est quand même pas prêt de mourir. Il reste encore l’outil d’envoi d’information privilégié dans de nombreux pays qui n’ont pas nécessairement un internet mobile développé. Les applications de messagerie instantanée restent un phénomène majoritairement réservé aux pays industrialisés. Sur les 6 milliards d’abonnements de téléphonie mobile et le milliard de smartphones vendus depuis 2010, seulement 16 % des téléphones mobiles utilisés actuellement dans le monde sont compatibles avec les applications. En théorie, la part des revenus des SMS pour les opérateurs devrait passer de 45 % en 2012 à 35 % d’ici 2016, soit une baisse, mais pas une chute. Le SMS n’a pas encore donné son arrêt de mort.

Il n’est d’autant pas plus mort car il reste universel face à des services de messageries instantanées fragmentés. Par exemple, il semble impossible de voir un jour iMessage d’Apple et Skype de Microsoft communiquer entre eux. Les mobinautes n’utilisent pas forcément les mêmes applications alors que le SMS est un outil utilisé par tous. C’est ce qui permet d’affirmer que le SMS a encore de beaux jours devant lui, sans pour autant être éternel.

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Written by Alexandre Rocourt
Spécialisé en management de la communication et des médias, passionné par le web et les nouvelles technologies.