Le Groupe TF1 revoit sa stratégie pour le futur de LCI
LCI ne sera pas une chaine gratuite sur la TNT, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a pris sa décision il y a quelques semaines. L’argument économique et l’environnement concurrentiel sont particulièrement mis en avant pour justifier cette décision. Le groupe TF1 revoit ainsi sa stratégie pour ne pas fermer la chaine comme il l’avait pourtant annoncé initialement. Ce n’est pas sans conséquence : dans un communiqué publié mardi 23 septembre, la filiale de Bouygues a présenté un projet alternatif pour LCI qui prévoit la suppression de 81 postes à TF1, de 9 à e-TF1, sa filiale numérique, et de 58 à LCI elle-même. Soit 148 salariés sur 247 collaborateurs employés par la chaîne.
Un projet alternatif en attendant la décision du Conseil d’État
Pour l’instant, rien n’est définitif : ce projet sera mis en œuvre dans l’hypothèse où TF1 n’obtient pas gain de cause devant le Conseil d’Etat. Le groupe a en effet annoncé avoir déposé un recours contre la décision du CSA. C’est depuis cette décision que TF1 étudie ses options pour LCI, qu’elle juge économiquement condamnée sur la TNT payante, son canal actuel de diffusion. LCI a assorti son recours d’une demande en référé de suspension de la décision du CSA.
En attendant le verdict final, TF1 prépare donc un « projet alternatif de poursuite de son activité sous une autre forme qu’une chaîne classique d’information en continu ».
Le Groupe TF1 prépare une nouvelle stratégie numérique
Avec cette nouvelle stratégie, LCI deviendrait une offre d’information en vidéo destinée principalement aux supports numériques. Cette offre serait proposée sous forme d’applications, sous la marque LCI.
C’est « un projet sur quatre écrans : TV, smartphones, tablettes et ordinateurs, qui concernera 54 personnes en CDI », a déclaré Éric Revel, Directeur général de LCI. LCI cessera donc probablement d’être une chaîne d’information en continu diffusée sur la TNT payante.
Alors que les groupes Le Monde et Le Figaro avaient manifesté leur intérêt pour un rachat de LCI, M. Revel a indiqué que leurs offres n’avaient pas été jugées satisfaisantes. « LCI n’est pas à vendre », a-t-il répété. Mais il n’a pas exclu des « partenariats ».
Le Groupe TF1 privilégie donc la stratégie de dégraissage du personnel avec l’ouverture potentielle d’un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Le groupe annonce vouloir « favoriser tous les reclassements internes possibles » et ouvrir « d’abord un plan de départs volontaires ».
Les salariés du groupe n’approuvent évidemment pas cette stratégie. Il parlent de « défiance, de foutage de gueule, d’indigence, de n’importe quoi », si l’on reprend les propos de Emmanuel Raoul, délégué SNJ-CGT. Selon Louis Dreyfus, représentant des actionnaires du Monde, « TF1 a choisi l’option de la terre brûlée et s’apprête à détruire une rédaction. C’est incompréhensible. Nous sommes extrêmement étonnés et tristes pour les salariés de LCI que TF1 puisse évacuer une proposition sérieuse sans même la considérer ».
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