Habituellement, c’est la police qui se charge de surveiller la population, notamment par le biais des caméras de surveillance et des bases de données de renseignements. Avec Internet, on aura tout vu : avec Copwatch, c’est l’inverse : la population tient à sa disposition des informations personnelles sur des gardiens de la paix.

Les créateurs du site Copwatch sont clairs : « Policiers, nous vous identifierons tous un à un. Que votre impunité trouve une fin ». Depuis une semaine, les policiers lillois, calaisiens et parisiens sont tous fichés un à un. Parmi les renseignements fournis par le site : leur photo, leurs nom et prénoms, leur affectation et des indications sur leur personnalité comme « attitude agressive dans diverses situations » ou « n’hésite pas à faire charger dans le tas ».

Forcément, ce site n’est pas passé inaperçu. Suite à l’alerte sur syndicat de police Alliance, le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, a décidé de déposer deux plaintes en diffamation.

Les membres du site appartiendraient à un « collectif de citoyens souhaitant lutter par la transparence et l’information contre les violences policières » et affirment agir sous couvert d’un avis de recommandation de la Commission nationale de déontologie datant de 2005. « Les journalistes et les particuliers ont le droit de photographier et de diffuser des photos des forces de l’ordre si elles ne portent pas atteinte à la liberté de la personne ou au secret de l’instruction. Les seules exceptions sont les forces de l’ordre affectées dans des services d’intervention, à la lutte antiterroriste ou au contre-espionnage, en vertu de l’arrêté du 27 juin 2008 », avertit cette commission.

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Written by Alexandre Rocourt
Spécialisé en management de la communication et des médias, passionné par le web et les nouvelles technologies.