Canal + en chute libre : rien ne va plus dans le groupe !

La maison Canal + va mal ! C’est sans aucun doute la faute à la stratégie voulue par une personne, Vincent Bolloré, qui a pris la tête du groupe il y a quelques mois. Avec des audiences en baisse continue, le groupe s’effondre et ne parvient pas à se sortir la tête de l’eau.

Une stratégie chaotique de Vincent Bolloré !

Vincent Bolloré a choisi un remaniement en profondeur et de nombreuses modifications notamment au niveau de la rédaction du groupe, tout en baissant les coûts de production des émissions de la chaine. Il a pris des décisions cruciales, à savoir limoger Rodolphe Belmer, jusque-là aux commandes de la chaîne, et Renaud Le Van Kim, producteur du Grand Journal. Bolloré a également licencié l’équipe des Guignols tout en écartant le programme des tranches horaires en clair. Il a écarté Antoine De Caunes pour placer Maïtena Biraben à la tête du Grand Journal. Il a également été coupable à plusieurs reprises de censure, notamment pour se protéger lui-même ou ses amis dirigeants de grandes entreprises. Même le boss du Zapping a été menacé suite à l’affaire Crédit Mutuel.

De fortes chutes d’audiences pour Canal +

Avec la disparition progressive de l’esprit Canal, le couperet est tombé : les téléspectateurs délaissent la chaine. Les audiences des émissions sont en baisse constante. Celles diffusées en clair ont chuté de près de 40 %. La Nouvelle Édition rassemblait 500.000 téléspectateurs en moyenne l’année dernière contre 372.000 cette année. Le Canal Football Club est passé de 1,5 millions l’an passé à 734 000 téléspectateurs dimanche dernier.

Le Canal Football Club est indirectement concerné par la baisse des audiences

Le Canal Football Club est indirectement concerné par la baisse des audiences

Le pire vient du Grand Journal qui, version de Caunes, réunissait 1,1 million de personnes contre seulement 637.000 pour la version Biraben. Quand on analyse de plus près les coûts de production du grand Journal, Bolloré a permis une économie de 8,7 %, passant de 25 millions d’euros l’année dernière à 23 millions cette année. Le problème est que ces deux millions d’euros d’économie sont totalement masqués par la baisse de 40 % des audiences qui va générer un manque à gagner considérable pour la chaine. En effet, selon Le Parisien, « plus que rentable, Le Grand Journal saison 2014-2015 a rapporté 15 millions d’euros. […] Les trente secondes de réclame à 20h05 se vendaient à partir de 20.400 d’euros en septembre 2014, ils se négociaient à partir de 17.800 d’euros un an plus tard, et sont déjà bradés à partir de 11.300 d’euros pour la période janvier-février 2016 ! »

Le Grand Journal est en grande difficulté depuis la  rentrée

Le Grand Journal est en grande difficulté depuis la rentrée

La situation est catastrophique pour Canal + car les rentrées publicitaires du clair auraient dû représenter 150 millions d’euros pour la saison 2015-2016. Mais la régie a déjà anticipé un manque à gagner de 50 millions d’euros cette année.

Au delà des programmes en clair, le réseau d’abonnés est aussi en récession : « le nombre de nouveaux abonnés a baissé de 10 % en septembre (par rapport à septembre 2014) alors que la Coupe du monde de rugby était censée attirer des centaines de clients supplémentaires » selon Le Parisien. Même certaines séries phares ne font plus recette : le dernier exemple en date est la saison 2 des Revenants qui a été un bide monumental par rapport au succès unanime de la première saison il y a 3 ans. Si 1,4 millions de téléspectateurs avaient regardé la série à ses débuts, seuls 610 000 spectateurs se sont intéressés au démarrage de la saison 2.

Les téléspectateurs délaissent la chaine car l’esprit Canal a disparu 

Le public fidèle de Canal + venait chercher de l’originalité, de la créativité et de l’impertinence. Selon une étude interne confidentielle, un tiers des clients viennent parce qu’ils sont sensibles aux valeurs véhiculées par le clair. Or, avec les décisions prises ces derniers mois, l’esprit Canal aurait disparu. Canal + ne serait plus la chaine de l’impertinence et du contre-pouvoir. Si la direction ne rectifie pas le tir rapidement, la situation pourrait s’accentuer dans les mois à venir. La fin d’année risque d’être compliquée pour la chaine qui va devoir réagir vite.

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Written by Alexandre Rocourt
Spécialisé en management de la communication et des médias, passionné par le web et les nouvelles technologies.