La publicité par le sexe et la violence : marketing ringardisé ?

Jusque-là, sexe et violence tendaient à faire bon ménage avec la pub. Avec l’actualité du moment, la tendance tend à s’inverser. En effet, les scandales politico-sexuels en cours feraient reculer les publicitaires face à la critique de plus en plus pesante des consommateurs.

L’exemple le plus frappant concerne la marque Veet qui a dû supprimer son spot de pub de YouTube et fermer son site dédié à la promotion d’une de ses marques de crème dépilatoire à cause du nombre de critiques reçues par le biais de Facebook et Twitter. Le contexte : un chaton vantait les mérites de l’épilation pubienne avec pour slogan « Quand mon minou est tout doux, il aime être caressé partout. » Pourtant, au premier regard, cette publicité était plutôt « mimi ».

Les raisons : l’actualité politico-sexuelle avec Sivio Berlusconi pour l’Italie et avec DSK pour la France, ont réveillé la tendance pour le féminisme à tout va. En effet, en Italie, l’affaire du Rubygate, qui dénonce les actes de Silvio Berlusconi, a fait descendre dans les rues de Rome près d’un million de femmes en colère de voir leur dignité bafouée. Des créatifs ont même lancé un manifeste déontologique pour sortir du modèle sexiste imposé par la publicité et la télévision. Même les grands publicitaires et les agences de pub s’y mettent : bon nombre d’entre eux tendent à désapprouver le sexisme coutumier des annonceurs, accusés d’en revenir toujours à la jolie fille sexy pour vanter leurs produits. Dans l’hexagone, la tendance va dans le même sens avec les critiques qui fusent sur les réseaux sociaux ou auprès d’organismes officiels tels que l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP).

Est-ce la fin pour autant de ce type de publicité : rien n’est moins sûr. Sur Internet, notamment à travers les vidéos, cette tendance pour la violence et le sexe continue à prédominer. Les petites PME comme les grandes marques telles que Axe avec son slogan « Plus t’es clean, moins elles le sont », continuent à vendre grâce à cette stratégie. Après tout, ne faut-il pas parfois prendre la publicité au second degré ? Quoi qu’il en soit, le sexe et la violence dans la publicité sont loin d’être ringardisés, même s’il y a une tendance pour tempérer cela au sein des agences de pub.

Campagne publicitaire Veet

La campagne publicitaire Veet n'a pas rencontré le succès escompté

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Written by Alexandre Rocourt
Spécialisé en management de la communication et des médias, passionné par le web et les nouvelles technologies.